Respire !

“Ton corps aux trois-quarts composé d’eau, plus un peu de minéraux terrestres, petite poignée. Et cette grande flamme en toi dont tu ne connais pas la nature. Et dans tes poumons, pris et repris sans cesse à l’intérieur de la cage thoracique, l’air, ce bel étranger sans qui tu ne peux pas vivre.”.

Marguerite Yourcenar

Comment est ta respiration aujourd’hui ?
Tu as le souffle court ? Tu cours à perdre haleine ? Ou bien, ta respiration est-elle ample, sereine ?
Pendant la pandémie, nous avons dû cacher notre respiration devenue dangereuse, la rentrer en dedans. Le sourire, le rire, le cri sont devenus des expressions plus difficiles. Apparemment nous sommes revenus à la normale, nous nous sentons soulagés que l’oppression soit derrière nous. Mais avons-nous pleinement retrouvé notre marée intérieure, large et généreuse ?

L’air, ce bel étranger, sans qui tu ne peux pas vivre… Le Soma s’enroule autour de l’air qui entre et sort de nos poumons. De même, la Psyché s’appuie sur un élan vital sans lequel nous n’avons plus envie d’être en relation. Notre âme cherche du sens, un souffle qui l’élève et lui donne un lieu d’appartenance.

Après avoir eu le Covid j’ai personnellement senti que ma capacité respiratoire était atteinte, j’avais perdue en aisance respiratoire, pas assez pour être limitée dans mes mouvements et mes activités quotidiennes mais il y avait cette gêne… comme des habits légèrement trop étroits. La marche, des exercices de chant, de bons fous-rires m’ont permis de retrouver peu à peu ces 10 ou 20% manquants.

Le dauphin respire à l’aide de ses poumons, comme nous. Mais pour nous, la respiration est un réflexe : pas besoin de penser à respirer toutes les deux secondes ! Le dauphin, lui, doit volontairement remonter à la surface de l’eau pour aller chercher l’oxygène essentiel à sa survie. 

Et si, aujourd’hui… nous faisions les dauphins ? En étant plus conscients de notre respiration, de l’oxygène qui entre, sort, demeure un peu en nous avant de continuer son voyage transformé. Si nous essayions de connaître davantage et d’accueillir « l’air, ce bel étranger » ?